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   Le style cistercien

 

Chapiteau équarri à Pontigny © Henri Gaud

Elévation cistercienne à Pontigny © Henri Gaud

Vitrail à Pontigny © Corinne Barbelin

Le style cistercien se caractérise par une grande sobriété des formes, une pureté des lignes et un refus du décor et du pittoresque si caractéristique de l’art roman.
Cet idéal de simplicité et de dépouillement résulte d’un mouvement inspiré par Bernard de Claivaux, au XIIe siècle, et qui rencontre l’adhésion de nombreux religieux en quête d’ascétismeDiscipline qu’une personne s’impose pour tendre vers la perfection morale. et de rigueur. Il n’existe pas de traité en la matière mais plutôt des exhortations. En 1124, saint Bernard condamne ainsi dans l’Apologia, la sculpture, la hauteur exagérée des bâtiments et le luxe dans les églises. Il souhaite prévenir l’orgueil, l’ostentation et empêcher les dépenses excessives. Guillaume de Saint-Thierry énonce, à son tour, qu’il existe une relation très étroite entre la quête spirituelle et le cadre dans lequel celle-ci s’opère. Il recommande que les moines bâtissent eux-mêmes leur monastère. Qu’ils le fassent en suivant 2 principes : l’idéal de pauvreté et la simplicité pleine de grâce.
On retrouve la même exigence de sobriété et d’authenticité dans le chant liturgique. La musique doit ajouter profondeur et intensité à la liturgie.


L’architecture de l’abbatiale de Pontigny est un remarquable exemple d’architecture cistercienne. Soigneusement construite, l’église présente des lignes claires, des proportions harmonieuses et des volumes paisibles qui suscitent la contemplation. Le dénuement est extrême. Les chapiteaux ne sont ornés que de feuilles très stylisées et ne sont parfois que seulement       équarrisChapiteau taillé très simplement en forme de cube.. Des cordons de pierre compartimentent les murs. L’élévation très simple de la nef s’achève sur une voûte en berceauVoûte constituée d’une série d’arcs continus. brisée sur doubleaux qui retombe sans fioriture jusqu’au sol. Seuls des culotsElément terminal d’une colonnette, supports d’une colonnette et sorte de symbole du style cistercien, arrêtent l’œil avant qu’il n’atteigne le dallage. Les fenêtres hautes devaient recevoir des verrières incolores ou légèrement teintées.
A la différence de l’abbaye de Fontenay, le chevet n’est pas plat mais s’agrémente de chapelles rayonnantesPetits espaces construits autour du chevet et dans lesquels les moines prêtres pouvaient célébrer les offices religieux.. Ce trait atteste de la liberté dont bénéficiait chaque monastère pour l’édification de ses bâtiments.
Les Cisterciens utilisent très tôt la croisée d'ogivesOgives : nervures diagonales placées sous les arêtes d’une voûte gothique. Leur croisement forme la croisée d’ogives. et participent à sa diffusion dans toute l’Europe, jouant ainsi un rôle important dans l’expansion de l’art gothique.