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   L'art gothique

 

Arcs gothiques de Pontigny © Henri Gaud

 

Schéma d'une élévation extérieure avec arcs boutants et culées

Le berceau de l’art gothique est l’Ile-de-France et sa première grande manifestation est l’abbaye de Saint-Denis (1144), sous l’égide de Suger, ministre de Louis VII. Au XIIIe siècle, l’art gothique a gagné presque toute l’Europe, aidé en cela par l’ordre cistercien qui l’adopta et contribua à sa diffusion. Cet art, loin d’être uniforme, est imprégné de styles régionaux et va toucher non seulement l’architecture, mais également la peinture, la sculpture et les arts précieux avec une sensibilité nouvelle.
 Il est possible de distinguer 4 phases dans l’art gothique français :

  • vers 1140-1190 : naissance du gothique
  • vers 1190-1240 : gothique classique
  • vers 1240-1350 : gothique rayonnant
  • vers 1350-1520 : gothique flamboyant

C’est la cohérence des volumes, le sens de l’espace et de la lumière, qui distingue l’architecture gothique de l’architecture romane, plus que l’opposition entre arc en plein cintreArc en demi cercle et arc briséArc aigu formé de deux segments de cercle qui se coupent..
Pour annuler la poussée des ogivesNervures diagonales placées sous les arêtes d’une voûte gothique. Leur croisement forme la croisée d’ogives. , les bâtisseurs usent désormais de murs-boutantsBloc de maçonnerie élevé à l’extérieur d’un mur pour l’épauler ou le renforcer. , puis d’un report extérieur sur une culéeMassif de maçonnerie qui arc-boute la poussée d’un arc. . L’extérieur du chevetExtrémité finale d’une église.   de l’abbatiale de Pontigny, construit après 1185, montre l’utilisation de ces 2 procédés.
L’élévation peut gagner ainsi en hauteur et monumentalité, les murs s’évident, la luminosité s’accroît. Les voûtes sexpartites du XIIe siècle (visibles à Pontigny) laissent peu à peu la place aux voûtes quadripartites, créant l’illusion d’un immense vaisseau. La disparition des chapiteaux historiésChapiteau orné de scènes narratives. remplacés par des chapiteaux plus simples, participe à l’impression de verticalité.
Le gigantisme croissant des monuments va entraîner un financement et une planification des chantiers jamais vu jusque là dans l’Occident chrétien.