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    La journee                     cistercienne

 
 

L’année liturgique scande la vie du monastère, et se répète indéfiniment.
Le jour est divisé par la Règle de saint Benoît en périodes : successivement réservées à la prière (l'âme), à l'étude (l'esprit) et aux tâches matérielles (le corps), que ponctuent la grosse et la petite cloches.

 

Moine en prière © Henri Gaud

La journee liturgique (l'Opus dei)

La vie de prière du moine s'incrit dans le cadre d'une journée et d'une nuit. Les 8 offices, définis dans la Règle, s'enchaînent ainsi :

  • Vigiliae : Vigiles, ou veille (la nuit, vers 2h30). On les appelle souvent par erreur Matines
  • Laudes : louanges (à l'aube, au petit matin)
  • Prima : prime (vers 6h du matin)
  • Tiertia : tierce (vers 9h du matin)
  • Sexta : sexte (vers 12h)
  • Nona : none (vers 15h)
  • Vesperae : vêpres (à la tombée du jour, heure variable selon la saison)
  • Completarium : complies (vers 20h-20h30 selon la saison)

S'ajoute chaque jour la messe. Certains jours dits de solennité, la communauté a 2 messes : la matutinale et la grand'messe. En principe toute la communauté doit assister à ces 2 messes.
Chaque moine-prêtre a l’obligation de célébrer l’eucharistie chaque jour. Devant le nombre croissant des moines-prêtres, les abbatialesAction de respecter une règle religieuse prescrivant l’accomplissement de pratiques. se sont dotées de chapelles rayonnantesPetits espaces construits autour du chevet et dans lesquels les moines prêtres pouvaient célébrer les offices religieux..

 

La lectio divina

C'est le second pilier de la vie monastique. C'est un temps de prière personnelle à partir d'un livre. Elle est considérée comme une activité d'étude qui vise à l'imprégnation lente. Le texte doit être mâché, digéré pour devenir substance de l'âme (ruminatio). La lecture intervient à plusieurs moments de la journée, en communauté ou seul : pendant les offices, la messe et la collatio (temps de lecture avant complies), au réfectoire, dans le cloître, dans la salle du Chapitre.
Au début de Carême, chaque moine reçoit un livre qu'il est tenu de lire.
Pour les moines lettrés, s'ajoute à la lectio divina, la lectio scholastica c'est-à-dire la lecture de textes profanes qui permettent une meilleure compréhension des textes sacrés.

Moines taillant le bois ©Dijon, bibliothèque municipale, ms. 170

Le travail manuel

C'est le troisième élément essentiel dans l'équilibre de la vie du moine. Selon saint Benoît, l'oisiveté est l'ennemi de l'âme. Le travail manuel est là avant tout pour combattre la paresse et le spleen du moine (l'acedia).
C'est ainsi que les moines doivent défricher, labourer, semer, récolter, creuser des canaux, édifier des barrages, dans un esprit de charité et de fraternité. Mais bientôt, pour l'essentiel, les travaux manuels vont être confiés aux frères convers, les moines ne venant les seconder qu'aux périodes de fenaisons, des moissons et des vendanges.

Ecuelle pour les repas © Grenoble, musée dauphinois.. inv. 80.91.92, 88.91.103, 89.50.339.

Les repas

Selon la Règle, l'alimentation doit rester simple et frugale, puisqu'elle n'a d'autre but que de reconstituer les forces physiques. Toutefois la nourriture doit être substantielle compte tenu des tâches et des travaux. Un repas comprend 2 mets cuits et un plat à base de fruits et de légumes. La viande et le gibier, signes de richesse, en sont bannis ; seuls les moines malades peuvent en consommer. Oeufs et poissons sont autorisés certains jours. Chaque moine reçoit un pain d'une livre par jour et peut boire un peu de vin.
Le jeûnePratique religieuse qui consiste à se priver de nourriture durant une période déterminée. est un exercice accompli dans un but spirituel : se libérer des contraintes matérielles pour se rendre disponible à la grâce de Dieu, et se mortifier pour se rapprocher du Christ souffrant. La pratique du jeûne est une pratique communautaire définie par la Règle. Elle s'applique à des jours et périodes dûment répertoriés (Carême, vigiles de fêtes...). Jamais le jeûne n'est poussé au point de mettre en danger la vie du moine.
Les repas se déroulent au réfectoire, situé avec la cuisine en face de l'abbatiale. Les moines s'y rendent en procession, après s'être lavés les mains au lavabo. Le prieur préside les repas, et le cellerier, assisté de cuisiniers, apporte les plats sur les tables placées le long des murs. Il est recommandé dans la Règle qu'une lecture soit faite durant les repas afin de nourrir l'âme en même temps que le corps. Le lecteur officie dans une chaire construite le plus souvent dans l'épaisseur du mur.

 

Le silence

Le silence est un principe fondamental de la vie monastique. Il est de rigueur durant les activités des moines et dans les bâtiments du monastère. Seuls les chants liturgiques et les lectures viennent l'interrompre en des moments clairement définis. Pour communiquer entre eux, les membres de la communauté ont donc élaboré un code gestuel composé d'environ 300 signes. Par ailleurs, la cloche, l'horloge à eau (clepsydre), la cymbale (pièce métallique que l'on frappe) et la tablette de bois (frappée avec un marteau en bois) sont autant d'instruments sonores destinés à avertir la communauté.